Laure Adler – Marguerite Duras

‘Pour elle, un enfant, c’était un inventeur de mondes, un bricoleur de l’univers, un être qui peut s’égaler à Dieu, un philosophe qui pose les vraies questions, un innocent proche de la vérité qui remet en cause le manège grimaçant des adultes. Les enfants sont légion dans l’oeuvre de Marguerite Duras. Génial comme Ernesto qui sait tout avant qu’on lui apprenne ; solitaire et rieur comme le petit garçon de L’été 80 qui arpente le sable gris; fraudeur comme le petit musicien de Moderato qui n’aime pas l’harmonie des gammes ; tendre et tourmenté comme le garçon aux cheveux ensoleillés des Petits chevaux de Tarquinia. Eternels vagabonds, ils incarnent toujours la liberté et la vérité. Il suffit de les écouter parler alors qu’on leur enjoint sans cesse de se taire. C’est l’enfant qui a raison chez Duras. Chez elle, les enfants et les femmes sont des fous, des prophètes de vérité.’

‘For her, a child, was an inventor of worlds, a handyman of the universe, a human being who can be equal to God, a philosopher who asks the right questions, an innocent closer to the truth who challenges the grimacing little game of the adults. Children abound in the work of Marguerite Duras. They are brilliant as Ernesto who knows everything before he’s taught; loner and mirthful as the little boy of L’été 80, who strides over the grey sand; fraudster as the little musician of Moderato who does not like the harmony of scales, tender and tormented as the sunny-haired boy of The Little Horses of Tarquinia. Eternal wanderers, they always embody freedom and truth. Just listen to them talk while they are constantly enjoined to be silent. It is the child who is right in Duras’ work. In her books, children and women are crazy people, prophets of truth.’

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